Le Pacte mondial pour l’éducation du pape François et la Coalition mondiale pour l’éducation de l’UNESCO

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En mars 2020, la moitié de la population étudiante de la planète (soit 850 millions d’enfants et de jeunes) était hors du système éducatif. Ce chiffre a incité l’UNESCO à mettre en place le programme de la Coalition mondiale pour l’éducation, et la pandémie de Covid-19 dont nous venons de sortir n’a fait qu’aggraver la situation. La surmentionée Coalition compte maintenant plus de 200 membres qui apportent leur concours à ses quatre missions de grande envergure (Académie mondiale des compétences, Campus mondial des enseignants, Maison mondiale de l’apprentissage et Genre).

Lors du Sommet sur la transformation de l’éducation de septembre 2022, plusieurs partenaires de la Coalition se sont réunis pour jeter les bases du Collectif pour la transformation numérique (DTC) - un sous-groupe de la Coalition qui œuvrera directement avec les pays pour la cocréation de plans durables de transformation numérique à grande échelle.

À partir de 2023, tandis que la Coalition passe d’une réponse à la pandémie à un programme de transformation, ce groupe facilitera la création de nouveaux partenariats audacieux, évolutifs et durables.

Pour sa part, le Pape François a constaté que l’alliance entre l’école, la famille et la société était rompue.

C’est pourquoi, le 12 septembre 2019, le Saint-Père a lancé un appel à travailler pour un Pacte mondial pour l’éducation.
Ensuite, le 15 octobre 2020, à nouveau le Pape François est revenu sur le sujet de l’éducation, avec un message vidéo, dans lequel il a proposé à toutes les personnes de bonne volonté d’adhérer au Pacte mondial sur l’éducation, un Pacte pour générer des changements à l’échelle planétaire, afin que l’éducation soit créatrice de fraternité, de paix et de justice.

Par la suite, le 5 octobre 2021, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants et des éducateurs, l’événement "Religions et éducation : vers le Pacte mondial pour l’éducation" a eu lieu au Vatican.
Les représentants des principales religions du monde ont dialogué avec le pape Françoissur les grands défis éducatifs contemporains et ont adressé leurs vœux aux éducateurs du monde entier.

À la fin de cet événement international, par l’intermédiaire de l’UNESCO, représentée par la professeure Stefania Giannini, Directrice générale adjointe de l’UNESCO pour l’éducation, ils ont demandé aux institutions mondiales de placer l’éducation au centre de l’agenda international.

Cette année, le 29 mars 2023, le Cardinal José Tolentino de Mendonça, Préfet du Dicastère pour la culture et l’éducation, a invité toutes les institutions et réalités éducatives à remplir un questionnaire pour vérifier et recueillir les expériences concernant le soi-disant Pacte mondial pour l’éducation. La lettre du cardinal précise le double objectif que le Dicastère du Saint-Siège entend atteindre à travers cette enquête, à savoir "d’une part, prendre conscience de l’avancement du processus de construction du pacte et, d’autre part, offrir l’opportunité de se contaminer et de s’inspirer mutuellement afin de renforcer le niveau de concrétisation, également au niveau local, de ce pacte mondial".

Les deux initiatives, celle de l’UNESCO et celle du Saint-Siège, sont en synergie et il y a une bonne coopération entre elles, car d’une part, l’UNESCO a le mandat de construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes (cf. Prologue de l’acte fondateur de l’UNESCO), et d’autre part, le Saint-Siège, qui propose une école dans le monde qui éduque, qui fait de l’éducation et pas seulement de l’information faite de notions. L’éducation doit être intégrale et s’adresser à tout l’homme et à chaque homme. En bref, nous éduquons pour que les enfants et les jeunes non seulement aient plus, mais aussi pour qu’ils aient plus.

En d’autres termes, ces deux initiatives convergentes sont motivées par le fait que les lieux qui ont toujours été décisifs pour l’éducation (en particulier la famille, les institutions et les écoles) sont aujourd’hui profondément en crise. En particulier, il ne faut pas oublier la crise démographique en Occident, liée à un sentiment général de méfiance à l’égard de l’avenir, qui ne stimule pas la transmission aux générations suivantes d’un patrimoine de connaissances acquises dignes d’être vécues. L’avenir est de moins en moins perçu comme le lieu de la planification et de l’espoir, malgré la prospérité accrue de beaucoup.

Enfin, il est important de garder à l’esprit les caractéristiques particulières de l’éducation telles que présentées par le pape François. Elles sont avant tout au nombre de trois :
1) "Créer un village de l’éducation", pour favoriser le dialogue entre les différentes "agences éducatives" ;
2) "Demain exige le meilleur d’aujourd’hui", pour lequel il est nécessaire d’investir dans l’avenir et de défier les lois du marché sous la bannière du "tout et maintenant" ;
3) "Éduquer pour servir, éduquer à servir" : il est nécessaire de préparer des personnes spécifiquement concernées par l’éducation ; au niveau ecclésial, cela est également nécessaire pour réactiver un dialogue entre culture et religion. Pour le pape François, éduquer signifie "intégrer le langage de la tête au langage du cœur et au langage des mains", revenir à faire coexister la "théorie" et la technique avec l’"histoire" et les grands récits sapientiels.

©Vatican Media

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