Conférence à l’UNESCO :" De Schliemann à Aslan, ou de la connaissance transnationale"

Turquie : Promotion culturelle de la ville de Troie, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO

UNESCO, 15 mars 2019

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Le vendredi 15 mars 2019, la Délégation Permanente de la République de Turquie auprès de l’UNESCO a organisé à la maison de l’UNESCO une Conférence sur la Cité de Troie. Le Professeur Rüstem Aslan, titulaire de la chaire d’archéologie de l’Université Canakkale Onsekiz Mart et directeur du nouveau Musée Archéologique de Troie, a été l’intervenant principal avec Madame Isabelle Anatole Gabriel, du Centre du Patrimoine Mondial auprès de l’UNESCO. La conférence et les projets présentés ont été parrainés par l’OPET Petroleum A.S., société pétrolière turque représentée en la personne de Monsieur Nurten Öztürk, co-fondateur de la société.

Figure 1 Cheval de Troie, Archaeological Site of Troy (Turkey). Auteur : Giora Dan

La splendeur de la cité de Troie et ses 4000 ans d’histoire transmise par la tradition homérique jusqu’à aujourd’hui, a été inscrite sur la Liste du Patrimoine Mondial en 1998 et seulement vingt ans après son inscription, la Turquie a déclaré 2018 " Année de Troie ". Cette année a été associée aux événements et initiatives commémoratives, nationaux et internationaux, parrainés par le Ministère de la Culture et du Tourisme de la Turquie : au cours d’une année, l’activité locale s’est en effet trouvée - comme jamais auparavant - converger vers la sensibilisation au tourisme dans la cité de Troie, une fenêtre ouverte sur l’échelle mondiale.

Figure 2 La conférence sur la cité de Troie. 15.03.2019

L’intervention scientifique du professeur Aslan, spécialiste de l’antiquité et directeur élu des fouilles dans le nord-ouest de la Turquie en 2013, a retracé l’histoire de l’antique Ilium à œil d’oiseau, illustré la stratigraphie qui s’est formée au cours des siècles et retracé les événements archéologiques qui ont permis sa redécouverte.
Déjà au premier semestre de l’année dernière par rapport au même premier semestre de l’année précédente, les touristes ont été deux fois plus nombreux à venir admirer les ruines que Heinrich Schliemann avait identifiées en 1871 sur les traces des descriptions tirées des textes homériques.

L’excursus exhaustif du professeur de l’Université de Canakkale à travers les couches de Troie et les fouilles dont il est lui-même un témoin actif depuis des années, a bien illustré comment toutes ces anciennes civilisations troyennes ont été reconstruites, reproduites et racontées dans le nouveau Musée Archéologique consacré à la Cité, cœur véritable du nouveau tourisme et lieu de l’entrée dans des décennies de recherches.

Couvrant une superficie d’environ 11.000 mètres carrés, le Musée a finalement donné forme - celle d’un grand cube recouvert d’acier qui, dans les couleurs, fait référence aux céramiques archaïques et aux objets de l`antique Asie Mineure - à l`esprit du géant de l’archéologie Manfred Osman Korfmann, qui souhaite recueillir et transmettre aux hommes cet héritage immense qui témoigne des gloires anciennes et qui doit être reconstruit à tout instant, avec la distance critique appropriée.

Figure 3 La conférence sur la cité de Troie. 15.03.2019

Lié dans son aspect aux caractéristiques formelles et au goût décoratif des trouvailles archéologiques elles-mêmes, le Musée s’intègre harmonieusement au territoire et au contexte dans lequel il s’insère, mais en même temps, il ne manque pas d’apporter au visiteur l’apport de la technologie qui multiplie la capacité communicative des œuvres, objets, objets exposés : panneaux visuels avec dioramas, animations et dispositifs interactifs permettent de voir au-delà du passé et de constater une reconstruction des lieux et de l’histoire de Troie.

Figure 4 Vue sur le deuxième étage du Musée de Troie. Au premier plan à droite la statue de Triton Kentauros, à gauche l’empereur Hadrien et au fond le sarcophage de Polissen. Auteur : Musée de Troie

En raison de l’importance culturelle et commémorative de l’objet de la rencontre et l’exemplarité humaniste des concepteurs de ce Musée (Schliemann et ensuite Korfmann), Madame Isabelle Anatole-Gabriel a investi toute sa compétence pour inviter les participants à la conférence de l’UNESCO à réfléchir sur la Cité de Troie comme un des sites les plus emblématiques de l’histoire du Patrimoine. En effet, celui-ci s’apprête à se libérer aujourd’hui du "provincialisme européen" et l’étude des replis de son histoire devrait être considéré comme un acte de réappropriation par l’humanité entière de ses racines. Madame Anatole-Gabriel a défini le site de la ville de Troie comme une partie d’un savoir transnational, partagé et donc sans frontière, et c’est pourquoi il est un symbole, jusqu’à son essence, de Valeur Universelle Exceptionnelle.

voir aussi :

Turquie à l’UNESCO : Exposition "Le Delta de Kizilirmak : zone humide et sanctuaire des oiseaux", 12 juin 2018 : https://assau.org/exposition-de-la-turquie-a-l

Dans le cadre de la Convention sur le patrimoine culturel du 1972
42ème session du Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO
Nouveaux sites dans la région Europe et Amérique du Nord proposés pour l’inscription à la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO
Pays concernés : Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, France, Italie, Turquie
 : https://assau.org/nouveaux-sites-dans-la-region

Article redigé par Dr. Elena De Panfilis