L’APPARTEMENT BORGIA

Cet appartement fut commandé par le pape Espagnol Rodrigo Borgia qui adopta le nom d’Alexandre VI (1492-1503).
Il donne son nom à la résidence qu’il occupe durant son Pontificat.
Ces chambres du Palais Apostoliques sont remarquables par leurs fresques, cycle peint par le peintre Pinturicchio (1454-1513) et qui demeure dans un état de conservation remarquable encore aujourd’hui au niveau des plafonds.

Ces salles avaient à l’origine une fonction semi-officielle : si l’on y trouvait la chambre à coucher, les salons et la salle du trésor d’Alexandre VI, certains espaces ayant une vue sur la Chapelle Sixtine ou la Salle Royale étaient utilisés pour diverses rendez-vous diplomatiques, audiences, consistoire.

Le cycle décoratif combine plusieurs sujets religieux, mythologiques et allégoriques ainsi que des représentations du pape lui-même qui se met en scène et annonce ainsi la fonction de représentation officielle de ce riche appartement.

L’appartement est constitué de six chambres et antichambres. Elles sont situées au premier étage du Palais Apostolique construit sous le pontificat de Nicolas V (1447-1455).
Seules cinq d’entre elles (Les 5 premières) ont toutefois été décorées par Pinturicchio et son atelier :

1. - La Salle des Mystères de la Foi
2. - La Salle des Saints
3. - La Salle des Arts libéraux
4. - La Salle du Credo
5. - La Salle des Sibylles
6. - La Salle des Pontifes

Les noms de ces différentes salles ont été attribué au XIXe siècle sur la base des motifs décoratifs dominants.

1 : La Salle des Mystères de la Foi

Cette salle au nom assez peu descriptif est décorée d’épisodes de la vie de la Vierge. Ainsi les sept lunettes traitent des thèmes de l’Annonciation, la Naissance du Christ, l’Adoration des Mages, la Résurrection du Christ, l’Ascension , la descente du Saint-Esprit et l’Assomption.
Le talent du peintre Pinturicchio se traduit ici par sa virtuosité dans la représentation des paysages. Les scènes sont ainsi représentée dans des paysages fantasmés. Au dessus, des lunettes, au niveau des fresques du plafond, on peut admirer des représentations des rois de l’Ancien Testament David, Isaïe, Salomon et Jérémie. Tous ces personnages ont comme point commun d’avoir prédit l’histoire de la rédemption par le Christ comme établit dans leNouveau Testament.

2 : La Salle des Saints

Chef d’oeuvre absolu de Pinturicchio, cette Salle est composée de six pendentifs illustrés par les vies de Sainte Catherine, Sainte Barbe, Sainte Suzanne, Saintes Marie et Elisabeth ainsi que Saints Sébastien, Paul et Antoine.
Le choix des Saints demeure encore inconnu. Il est toutefois étrange de trouver une version de la Visitation qui aurait plus sa place dans la Salle des mystères de la Foi. Etonnement, le plafond de cette salle est ornée de scènes tirées de la légende d’Isis, d’Osiris et d’Apis. les thématiques mythologiques se mêlent ainsi aux personnages de l’Ancien Testament comme David et Goliath ou Judith et Holopherne.

La Dispute de sainte Catherine d’Alexandrie

3 : La Salle des Arts Libéraux.

Cette salle des Arts Libéraux constituait l’ancien cabinet de travail du Pape Nicolas V.
Elle doit son nom au cycle décoratif et correspond aux différents arts et disciplines qui constituaient la base de la scolastique au Moyen Age. Ainsi, les pendentifs sont décorés de figures féminines personnifiants les sept Art libéraux à savoir la rhétorique, la musique, l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie, la logique et la grammaire. Ces figurent trônent entourées de représentant de chaque art ou science ;
Fresque de la musique

4 : La Salle du Credo

La Salle du Credo abrite douze lunettes représentant les douze apôtres. Chacun est accompagné d’un prophète de l’Ancien Testament. Les personnages tiennent tous un phylactère : sorte de rouleau de papier utilisés dans l’iconographie pour intégrer des inscriptions ou textes dans la peinture. Si la série peut paraitre assez monotone dans sa thématique, Pinturicchio a habilement animé et vitalisé ce cycle par l’individualisation des figures variant les âges, les vêtements, les coiffures.

5 : La Salle des Sibylles

La thématique de la prophétie, déjà abordé dans la Salle du Credo est de nouveau traité dans cette salle de l’appartement Borgia. Cette salle abrite douze pendentifs décorés de sibylles et de prophètes. Les sibylles sont des prophétesse exerçant des talents de divination.
Le plafond de cette salle est quand à lui consacré à la représentation de sacrifices anciens dont il est difficile de faire le lien avec le cycle de peinture qui donne son nom à cette salle.

6 : La Salle des Pontifes

Cette salle, plus grande que les autres était une salle de réception qui accueillant audiences, banquets et consistoires. On ne connait pas trop l’origine du nom de cette salle. Il s’agit peut être de la fonction officielle de celle-ci ou du programme décoratif d’origine qui occupait à l’époque les lunette de la voute. En effet selon l’historien d’Art Vasari, Giotto avait peint dans ces lunettes une série de papes qui ont disparu aujourd’hui.
La voute que l’on peut aujourd’hui admirer date du pontificat de Léon X (1513-1521) et est venue remplacer le plafond à caisson de 1500 qui s’était effondré et avait failli tuer le pape lors d’un violent orage.

Les Appartements Borgia accueillent également une partie de la Collection d’Art Contemporaine. Cette collection de près de 8000 pièces abrite les plus grands noms du XXeme siècle : van Gogh, Bacon, Chagall, Carrà, de Chirico, Manzù, Capogrossi, Fontana, Burri et Matisse.
Cette Collection fut inauguré par le pape Paul VI le 23 juin 1973 et visait a créer une collection d’art religieux moderne. Le Pontife souhaitait créer des ponts entre l’Eglise et l’Art contemporain et ne plus donner l’image d’une Eglise seulement attaché aux chefs d’Oeuvre du passé dot le Vatican regorge.