Exposition Internationale d’Horticulture. Pékin 27 avril - 7 octobre 2019

Chine : le Saint-Siège à l’Exposition Internationale d’Horticulture

Antiquités de la Bibliothèque Apostolique et de la Pinacothèque Vaticane à Pékin

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La Chine a invité le Saint-Siège à participer à l’exposition internationale d’Horticulture à Pékin du 27 avril au 7 Octobre 2019. Le Saint-Siège a accepté cette invitation à être exposant où Son Éminence le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, est le commissaire de l’exposition du Saint-Siège avec Mgr. Tomasz Trafny, fonctionnaire du même Conseil Pontifical.
L’exposition de Pékin est l’occasion d’un dialogue fructueux, en contact avec les thèmes déjà traités en profondeur par le Saint-Siège et en particulier au cours des dernières années du pontificat du Pape François : Live Green, Live Better, tel est le titre de l’exposition, avec les cinq sous-thèmes : "Création, Coordination, Vert, Ouverture et Partage".

Beijing - Foto © Cxcx2015 (Pixabay)

  La contribution du Saint-Siège consiste en un pavillon d’environ 200 mètres carrés, contenant un ensemble soigneusement choisi de documents anciens et d’artefacts pleins de sens. L’ensemble constitue une vision : Que la lumière soit, c’est le message qui accompagne une serre - également exposée - réalisée avec les dernières technologies, qui rappelle les racines de la première création. D’autres documents de valeur rare ont été envoyés à Pékin par la Bibliothèque du Vatican :

  1. un herbier illustré (Codice Chigi - F. VII 158), un manuscrit de 112 feuilles, un ancien recueil de médecine et de pharmacologie ;

  2. un Dioscorides grec-latin (Codice Chigi 53 - F. VII 159), tiré d’une petite collection de manuscrits ;

  3. deux œuvres inédites : un relief en bronze de la Place Saint Pierre à la rose des vents d’Orient et, finalement, une sculpture en or représentant une olive ;

4. La dernière œuvre exposée est une reproduction du Le Paradis Terrestre, un tableau de Johann Peter Wenzel (Karlsbad 1745 - Rome 1829), dont l’original se trouve maintenant dans la Pinacothèque Vaticane. 

   L’œuvre mérite une brève immersion, car à travers sa lecture, les significations peuvent devenir explicites à la fois dans le contexte de la grande exposition de Pékin et dans les besoins de notre temps. Wenzel a travaillé pendant des années, Histoires de la Genèse à la main, ajoutant constamment des animaux à la toile. A sa mort, il n’a jamais cessé d’énumérer la prolifique génération de foires que la nature compose. Un petit oiseau reste en fait sur une branche, suspendue, juste grossièrement dessinée.

  Mais il le fait à temps pour décrire méticuleusement deux cent quarante espèces d’animaux, européens ou non, le long de la vallée en pente qui s’ouvre sur le paysage naturel enchanteur. Descendant figuratif de peintres flamands, méticuleux dans les détails et scientifiquement dédié à la compréhension des phénomènes naturels, Wenzel apparaît anachronique pour le goût de son époque : ce sont les années du néoclassicisme d’Antonio Canova et Bertel Thorvaldsen. La peinture animalièr de Wenzel s’inspire d’une tradition qui, au nord des Alpes, est la fille du Flamand du XVe siècle. Dans un climat où les artistes néoclassiques se tournent vers les racines anciennes du classicisme, sa pensée contemple une dimension - elle aussi ancienne - précivil, nostalgique. Wenzel puise son inspiration dans l’Ancien Testament pour énumérer les espèces d’animaux et les hommes partie du même paysage, immergés, vivant dans la même vie, synchronisés avec les rythmes vitaux de la nature.

  L’instant fugace de la représentation se condense dans le geste de la femme qui ouvre les bras, indiquant à Adam le serpent qui l’approche. Ce n’est donc pas le temps de la paix éternelle, mais de l’instant qui précède la séparation des Progéniteurs du Paradis terrestre, qui s’harmonise néanmoins avec la lumière montante du matin, venant de la gauche ; il conclut le geste d’Eve dans l’annonce du nouveau jour, un faible présage peut-être de l’Histoire du Salut. La représentation naturaliste du Paradis terrestre connaît les antiques bestiarii, la tradition des livres enluminés et des grands atlas, mais elle est revêtue d’une nouvelle dimension symbolique et allégorique. A l’intérieur, l’homme n’est pas au centre et les êtres vivants ne sont pas réduits à leurs seuls attributs. Le Paradis terrestre est pour lui une occasion précieuse de révéler la variété des sujets que la nature a formés en multiplex multiformis. Chaque être vivant surprend, représenté avec un tel amour du détail : il a dans le pinceau de Wenzel le même poids que l’existence de chacune des créatures a dans les yeux de son Créateur.

 

  Dans cet horizon de louange à la Création, le Saint-Siège trouve une place d’honneur. Le Saint-Père, dans son Encyclique Laudato Si’, a retracé à chaque étape le besoin spirituel d’une profonde communion de l’homme avec la nature. Lors de la grande exposition de Pékin, le Pavillon du Saint-Siège a remis à chaque visiteur une feuille d’olivier, annonçant : "Il y a un mystère à contempler dans une feuille" (Laudato Si’, VI. I segni sacramentali e il riposo celebrativo, n° 233). Un signe fort, une parole claire exprimée par le Saint-Siège dans la même veine que le thème de l’Exposition internationale de Pékin : l’homme fait partie d’un tout dans lequel chaque cellule vivante connaît son propre poids et toute la Création partage une même délicate beauté .

Article redigé par Dr Elena De Panfilis

 

Voir aussi :

Le Pavillon du Saint-Siège au Pékin : 

-  Saint-Siège : le Pavillon de l’Expo en Chine, pont entre dialogue et culture : https://www.vaticannews.va/it/vaticano/news/2019-04/padiglione-santa-sede-esposizione-orticoltura-cina.html

-  Présentation du Pavillon du Saint-Siège à l’Exposition Horticole Internationale, Pékin : https://press.vatican.va/content/salastampa/en/bollettino/pubblico/2019/04/16/190416a.html

 

La diplomatie de la culture : https://www.assau.org/les-musees-et-la-diplomatie-de-la

L’Art comme pont entre peuples et cultures  : https://www.assau.org/l-art-pont-entre-peuples-et

Les initiatives du Musés du Vatican : https://assau.org/muses-du-vatican

 

Un exemple de dialogue : Matteo Ricci et la Chine  : 

Colloque à l’UNESCO https://assau.org/de-l-amitie-une-methode-pour-la
Exposition à Lisieux (France)https://assau.org/exposition-matteo-ricci-au-service
Entretiens à Caen https://assau.org/matteo-ricci-de-l-amitie-une
https://assau.org/exposition-le-monde-de-meilin-a
https://assau.org/choc-des-civilisations-ou-dialogue

L’Eglise et la Création : 

-  Message du Pape François pour le Journée de la Création : https://www.assau.org/pape-francois-message-pour-la

-  Lettre encyclique Laudato Si’ : https://www.assau.org/lettre-encyclique-laudato-si